La pair-aidance
La pair-aidance repose sur l’idée qu’une personne présentant une situation particulière développe un « savoir expérientiel ». Il peut alors mobiliser ses compétences et transmettre son expérience pour aider une autre personne dans une situation semblable ou comparable.
Le concept général
La pair-aidance repose sur l’idée qu’une personne présentant une situation particulière (en psychiatrie, une personne ayant présenté des troubles psychiques) développe un « savoir expérientiel », une « expertise d’usage », c’est-à-dire un ensemble de compétences techniques acquises du fait de cette situation.
Le·la pair-aidant·e peut mobiliser ses compétences et transmettre son expérience pour aider une autre personne qui est dans une situation semblable ou comparable mais moins expérimentée dans un domaine spécifique. La pair-aidance peut ainsi se concevoir entre personnes en situation de handicap ou malades, ainsi qu’entre proches aidants : familles, amis·e.
La pair-aidance peut concerner tous les sujets : la vie quotidienne, la vie personnelle, la vie sociale, le travail, le logement, les déplacements, l’accessibilité.
Les personnes qui aident peuvent avoir plusieurs noms : pair-aidant, pairémulateur, travailleur-pair, médiateur-pair, expert d’usage etc. Si chaque terme présente certaines nuances, il y a toujours le principe d’un transfert d’expériences entre des personnes ayant un vécu semblable, comparable et l’idée de sortir d’un schéma d’assistance.
En pratique
Les missions d’un pair-aidant selon Lucille Zolla, pair-aidante dans un service d’intervention précoce (C’JAAD, GHU Paris psychiatrie et neurosciences) :
- Parler de rétablissement en donnant de l’espoir mais en conservant un regard objectif sur les possibles rechutes. Le rétablissement n’est pas linéaire,
- Apprendre à reconnaître les symptômes pour prendre les traitements si besoin quand c'est nécessaire, et être le plus autonome possible sur la prise de traitement avec l'aide d'un médecin ou d'un infirmièr·e,
- Accompagnement après une annonce diagnostique pour permettre une meilleure acceptation et éviter l'auto-stigmatisation,
- Améliorer l'insight sur la reconnaissance des troubles,
- Aider à l'alliance thérapeuthique avec l’équipe,
- Favoriser l'empowerment : redonner confiance en son pouvoir d'agir et son autonomie,
- Redonner espoir et confiance en soi,
- Parler des projets et accompagner la personne dans la mise en place de ces projets : élément nécessaire au rétablissement selon Lucille,
- Expliquer et orienter vers les associations d'usagers existantes,
- Travailler en équipe pluridisciplinaire pour le mieux-être du patient.