J'ai des hallu
Qu'elles soient auditives, gustatives, physiques, un certain nombre de personne ont déjà expérimenté des hallucinations. Ce n'est pas forcément synonyme de maladie grave. Cependant, il te sera difficile de savoir par toi-même si ces phénomènes sont liés ou non à un trouble somatique ou psychique. C’est pourquoi, il ne faut pas hésiter à en parler et à consulter un·e psychiatre.
Des maux en mots
Des maux en mots
Nos sens, que sont la vue, le goût, l'ouïe, le toucher et l'odorat, permettent à notre cerveau d'analyser les signaux de notre environnement. L'hallucination est la perception, dans cet environnement, d'un élément qui n'existe pas. Ce phénomène peut concerner chacun de nos sens.
Mais il existe également un autre type d'hallucination : les hallucinations psychiques. Ce sont comme des voix intérieures, des pensées qui sont totalement indépendantes de la volonté de la personne qui les subit.
En voici quelques illustrations :
- "J’entends des voix qui commentent mes mots ou mes pensées"
- "J’entends des voix ressemblant à celles de personnes que je connais ou que j’ai connues (ou encore de parfaits étrangers, d’animaux ou d’entités)"
- "J’entends des voix qui me donnent des ordres et me menacent de me faire du mal ou de faire du mal à ma famille si je ne leur obéis pas"
- "Je vois des choses, des personnes que les autres me disent ne pas voir"
- "Je sens des odeurs que les autres ne sentent pas"
- "En plus d’entendre une voix, je vois et ressens des choses étranges dans mon corps (des sensations de chaleur, des fourmillements, des ondes dans des zones spécifiques du corps)"
Les hallucinations peuvent arriver sans pathologie associée (en altitude, lorsque l'on est privé de l'un de nos sens, suite à un deuil, après la prise de toxique, en cas de manque de sommeil ou d'extrême fatigue, en cas de stress intense, lors de période d'inactivité) mais également dans certaines pathologies neurologiques comme l'épilepsie, dans des pathologies psychiatriques tels que les troubles de l'humeur, les troubles du stress post-traumatique, ou apparaitre dans un contexte de troubles psychotiques.
Ainsi, avoir des hallucinations ne veut pas forcément dire avoir une maladie grave.
Cependant, il te sera difficile de savoir par toi-même si ces phénomènes sont liés ou non à un trouble psychique.
Que faire ?
- En parler à un proche, à une personne de confiance (parents, ami·es, profs, infirmièr·e scolaire, CPE, ...). Souvent, ces expériences sont tellement étranges qu’on n’ose pas en parler de peur de ne pas être compris·e. Pourtant, en parler à quelqu’un·e, qui sait que ces bizarreries peuvent survenir, permet généralement de diminuer l’anxiété qu’elles génèrent.
- Accepter que notre entourage nous sensibilise sur nos hallucinations
- Utiliser des stratégies d'adaptation pour faire face aux hallucinations stressantes. Ces stratégies resteront complémentaires et ne pourront se substituer à un avis voire une prise en charge médicale. Les stratégies d'adaptations sont de deux types. Il y a les stratégies à mettre en place avant que les hallucinations apparaissent qui visent à repérer et à mieux maîtriser les facteurs qui déclenchent les hallucinations (comme le stress, la tristesse, ...) et les stratégies à mettre en place une fois les hallucinations présentes.
- Consulter un·e médecin pour en déterminer l'origine. Tu peux t'adresser au Centre Médico-Psychologique (CMP) de ton secteur, à la Maison des Adolescents ou à un dispositif d'intervention précoce proche de chez toi.
Stratégies d'adaptation pouvant être utilisées avant l'apparition des hallucinations
Posez-vous les questions suivantes : Existe-t-il des situations où vous êtes plus sujet·e à avoir des hallucinations ? Certains sentiments déclenchent-ils régulièrement les hallucinations ?
Essayez d’identifier le moment de la journée, les lieux et les émotions qui déclenchent vos hallucinations et préparez vos stratégies d'adaptations.
Quelques exemples de stratégies possibles :
- Prendre un bain chaud
- Se relaxer
- Écouter de la musique
- Faire du sport
- Trouver un endroit calme et paisible
- Adopter des habitudes de sommeil régulières
Stratégies d'adaptation pouvant être utilisées après l'apparition des hallucinations
Posez-vous les questions suivantes : Comment réagissez-vous habituellement à vos hallucinations ? Quels effets vos réactions produisent-elles ? Augmentent-elles leur fréquence/intensité ? Les diminuent-elles ? Si certaines réactions permettrent de réduire vos hallucinations, pourriez-vous essayer de les mettre en place plus souvent ? Peuvent-elles être ajustées pour en augmenter les effets bénéfiques ?
Quelques exemples de statégies possibles :
- Écouter de la musique, des podcasts ou des livres audio
- Parler avec quelqu’un·e
- Utiliser des techniques qui permettent de détourner l’attention vers d’autres informations :
Technique du 5-4-3-2-1
Nommez 5 choses que vous pouvez voir, 4 choses que vous pouvez entendre, 3 choses que vous pouvez sentir, 2 choses que vous pouvez toucher et 1 chose que vous pouvez goûter.
Se promener en vous concentrant sur vos pieds et sur la marche
Faire 10 respirations lentes et profondes.
Concentrez-vous pleinement sur chaque respiration, au cours de l’inspiration et de l’expiration. Comptez le nombre de respirations chaque fois que vous expirez.
Regarder-Pointer et Nommer
La technique du "Regarder – Pointer et Nommer" consiste à regarder son entourage, trouver des objets, les pointer du doigt et ensuite les nommer.
En général, les hallucinations diminuent lorsque lorsque l'esprit est occupé à quelque chose de plaisant, d'important. Toutefois, elles peuvent parfois prendre trop de place et empêcher la mise en place des stratégies d'adaptation ou leur efficacité.
Les stratégies d'adaptation restent des aides complémentaires et ne doivent en aucun cas remplacer un avis médical.
Ressources
Vidéo
5 questions sur les hallucinations - Pr Jardri
Site internet
La santé mentale: Je peux en parler # JPP
Site internet
Kit de Vie / Nightline
