Prise en charge des comorbidités cardio-vasculaires chez les jeunes patients souffrant d’une psychose débutante
A. Frajerman, V. Morin, B. Chaumette, O. Kebir, M.-O. Krebs, Prise en charge des comorbidités cardio-vasculaires chez les jeunes patients souffrant d’une psychose débutante : état des lieux et perspectives thérapeutiques, L'Encéphale, Volume 46, Issue 5, 2020, Pages 390-398, ISSN 0013-7006, https://doi.org/10.1016/j.encep.2020.03.007.
Les patients souffrant de trouble psychiatrique ont une espérance de vie réduite. Cette diminution est d’environ 15 ans dans la schizophrénie. De nombreux facteurs étiologiques ont été proposés : conséquences des symptômes psychiatriques, mauvaise alimentation, absence d’activité physique, tabagisme, effets secondaires du traitement antipsychotique, négligence dans la prise en charge somatique… Dans cette revue, nous présentons les données récentes de la littérature concernant la santé physique des patients souffrant schizophrénie en fonction du stade de la maladie ; ceci permet d’étudier l’évolution depuis les psychoses débutantes jusqu’aux phases chroniques. Les comorbidités somatiques se développent dès les deux premières années de la maladie. Certaines interventions précoces ont prouvé leur efficacité pour diminuer l’apparition d’un syndrome métabolique et des autres facteurs de risque cardiovasculaires : traitement par metformine, prise en charge hygiénodiététique, optimisation du traitement psychotrope, activité physique, adaptation de l’organisation des soins. D’autres sont plus controversées : supplémentation en oméga-3, vitamine D, N-acétylcystéine, jeûne. Des programmes font la promotion d’une prise en charge globale, notamment le programme Healthy Active Lives (HeAL). Ces programmes sont d’autant plus efficaces s’ils sont commencés dès le début de la maladie et immédiatement après la mise sous antipsychotiques. Une généralisation de ces pratiques à l’ensemble des jeunes patients atteints de troubles psychotiques pourrait permettre d’améliorer leur espérance de vie et de réduire la surmortalité cardiovasculaire.