Les troubles du comportement alimentaire
Les troubles du comportement alimentaire ou TCA sont des maladies mentales qui se manifestent dans notre relation avec la nourriture et avec notre corps. L’alimentation devient une sorte d’obsession, source d’angoisse et de mal-être.
On distingue 4 grandes classes dans les troubles du comportement alimentaire : anorexie mentale, boulimie nerveuse, hyperphagie boulimique et EDNOS (troubles alimentaires non spécifiques).
Les chiffres
Les TCA débutent généralement au cours de l’adolescence (voire parfois de l’enfance).
Ces pathologies touchent environ 1,5% des femmes de 15 à 35 ans avec un pic de prévalence chez la jeune femme de 15 à 25 ans (1,8%). Si les hommes peuvent être concernés, ce sont des maladies principalement féminines : 6 à 10 femmes en souffrent pour 1 homme.
Classification du poids corporel Indice de masse corporelle (IMC = poids/taille au carré):
- Anorexie mentale : IMC < 17.5
- Sous-poids : IMC < 18.5
- Poids normal : IMC compris entre 18.5-25
- Surpoids : IMC > 25
- Surpoids sévère : IMC > 30
Les adolescents suivant un régime seraient plus à risque d’une prise de poids et à risque d’obésité.
Suivre un régime augmenterait le risque de développer un trouble alimentaire partiel ou complet 4 ans plus tard:
- Régime sévère : 18 fois plus de chance pour les adolescentes de développer un trouble alimentaire.
- Régime modéré : 5 fois plus de chance de développer un trouble alimentaire
L'anorexie mentale
- Restrictions énergétiques menant à un poids < au poids normal pour le sexe, l’âge et la taille
- Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros
- Altération de la perception du poids et du corps avec influence sur l’estime de soi et déni de la gravité de la maigreur actuelle.
La boulimie
- Survenue récurrente de crises c’est-à-dire d’une phase de grande absorption de nourriture, en un temps limité et sentiment de perte de contrôle
- Comportements compensatoires visant à prévenir la prise de poids (vomissements, laxatifs, jeûne, activité physique …)
- Crises et comportements compensatoires survenant au moins 1 x / semaine sur une période de 3 mois
- Estime de soi influencée par le poids et la silhouette
- Le trouble peut apparaître même sans épisode d’anorexie mentale
L'hyperphagie boulimique
Survenue récurrente de crises de boulimie avec sentiment de perte de contrôle. Les crises sont associées à au moins 3 des critères suivants :
- Prise alimentaire extrêmement rapide et bien supérieure à la normale
- Mange jusqu'à ressentir une distension abdominale inconfortable
- Mange de grandes quantités de nourriture sans sensation de faim
- Mange seul(e) car se sent gêné(e) de manger une telle quantité de nourriture
- Après les crises, ressent dégoût de soi, dépression ou grande culpabilité
- Comportement boulimique au moins 1 x / semaine sur une période de 3 mois
Le comportement boulimique n’est pas associé à des comportements compensatoires inappropriés et n’intervient pas exclusivement au cours de l’anorexie ou de la boulimie.
Que faire ?
Un trouble du comportement alimentaire peut débuter et s’installer insidieusement, il peut aussi parfois passer inaperçu si on ne présente pas une perte ou une prise de poids trop manifeste. Dans tous les cas, c’est un sujet souvent sensible et difficile à aborder, et il est même possible de ne pas reconnaître ses difficultés si un·e proche nous en parle.
Pourtant, les TCA ne sont pas sans conséquences pour la santé et peuvent engendrer des problèmes de santé graves : carences alimentaires, mauvaise santé dentaire, atteintes cardiovasculaires, troubles du système digestif et rénal, complications osseuses et musculaires, impacts sur la fertilité, diminution du système immunitaire, etc.
Aussi, si un TCA s’exprime essentiellement dans notre rapport à l’alimentation, il sous-entend aussi la présence d’une souffrance psychologique importante, d’émotions et de pensées difficiles, d’une image et d’une estime de soi perturbées.
Pour toutes ces raisons, il est important d’en parler et de demander conseil à un·e professionnel·e de la santé avec qui on se sent à l’aise. Un·e médecin généraliste, un·e psychiatre ou un·e psychologue, en parle à l’infirmerie scolaire, à un·e nutritionniste, etc.